LE MOYEN AGE
Le fief appartint aux Archevêques d’Aix. Ceux-ci acquirent le Castrum du Sambuc, au-dessus de la route de Jouques, cédé ensuite en 1200, par Hugues des Baux, au Comte de Provence. Fortifié au XIVè siècle, il fut donné au Roy René. Au sommet du rocher, il reste des murailles ruinées. Le Castrum de Guerre, sur le plateau de l’Hôte, fut édifié en 1379. Il comprenait un fort entouré de murailles où les populations se réfugiaient en temps de guerre. Ruiné au Xvè il a laissé quelques vestiges au-dessus de la ferme . Une assise des murs de la bergerie remonte probablement à cette époque. Au lieu-dit La Citadelle, existaient encore en 1925 les restes d’une tour carrée et des constructions médiévales dans une petite enceinte. Le Château d’abord fort romain édifié sur un mamelon, à 440 m d’altitude, au-dessus d’une gorge étroite de la rivière La Cose: de cette époque, date une vaste salle, aux murs épais de 2 à 3 m, appelé le Réduit. Il fut propriété des Comtes de Provence, puis des Archevêques d’Aix à partir de 1257. Ensuite la famille des Clapiers y séjourna jusqu’au XVIIIè siècle. Le fief fut élevé au marquisat en 1725 pour services rendus pendant la peste. Le moraliste Luc de Vauvenargues y mourut en 1747 après y avoir écrit «’introduction à la Connaissance de l’esprit humain» en 1744. En 1947, fut scellé dans un mur le médaillon du philosophe. A partir de 1790 et jusqu’en 1943 le château appartint à la famille des Isoard. Il fut acheté en 1958 par Picasso qui y fut inhumé en 1973. Maison fiscale, puis fief épiscopal, enfin château seigneurial, l’édifice date du XIVè siècle. Il a conservé de cette époque quelques murailles dans l’enceinte circulaire, fortifiée à l’Est de deux tours carrées crénelées à mâchicoulis. Ruiné au XVè siècle, le château fut reconstruit en 1560 par François de Clapiers. Massif et imposant, isolé sur son rocher, il a l’allure d’une forteresse carrée encadrée de deux grosses tours rondes sur la façade Ouest. La Porte en plein cintre est encadrée de pilastres taillés en pointes de diamant du XVIè siècle; mais le blason au-dessus de la Porte est celui de la famille des Isoard. En 1644, le château fut restauré: on y ajouta le large escalier et le vaste perron à balustres ainsi que la terrasse donnant sur la Porte Notre-Dame; à la clé de voûte de cette Porte est sculptée une tête grimaçante.Les ouvertures des deux étages, larges et hautes, sont surmontées d’oeils de bœuf au troisième étage. Des grilles de type espagnol protègent les fenêtres du rez-de-chaussée. Des gypseries et des cheminées des XVII et XVIIIè siècle sont conservées dans différentes pièces. Le dessus des portes est décoré de toiles peintes d’époque Renaissance. L’intérieur a été dépouillé de ses meubles des XVI et XVII è siècle, de la collection d’armes du XIIIè siècle, des tableaux de l’époque italienne, du buste de Napoléon par Canova. Les cuirs de Cordoue qui tapissaient les murs d’une grande salle ont en partie été récupérés par le chateau de La Barben. Picasso y avait déposé plusieurs de ses toiles. Dans la cour Nord, un curieux oratoire est dédié à St Séverin: Pie VII fit remettre le corps du saint au cardinal d’Isoard. Cet oratoire était décoré d’un portrait du cardinal par Horace Vernet. Les archives du château contenaient des documents du XIIIè siècle et des témoignages relatant le séjour qu’y effectua la famille Bonaparte lors de son premier débarquement en France.
LE VIEUX VILLAGE
Il est resserré le long de la gorge de la rivière La Cose. Ses rues sont étroites et bordées de vieilles maisons. On note, dans la rue Thorame ou rue principale, des portes voûtées en plein cintre, en pierres taillées, aux n° 1, 6 et 8. Au n° 7,le deuxième étage est éclairé d’oeils de bœuf. Au n° 11, subsistent trois voûtes d’arêtes. Certaines possèdent encore au sous-sol des cuves à vin et des réserves pour grains, dont les parois étaient couvertes de grands carrelages vernissés afin d’éviter le pillage des rats. Une des plus anciennes maisons est à l’angle de l’avenue des Maquisards et de la rue René Nicol (chemin du château). c’était la Ferme seigneuriale, grande bâtissede en pierres, élevée de deux étages: elle a conservé de grandes voûtes au sous-sol, d’importantes poutres dans la remise et un haut plafond à la française dans la cuisine. Le Presbytère possède également des voûtes et des murs de pierres brutes ainsi qu’un vieil escalier de pierre. Place de Verdun, une maison d’un étage est étayée de contreforts appelés encoules dans le pays. L’un des murs est encore orné du socle en pierre taillée d’une niche vide.
- Au n° 2 de la rue Maurice Bertrand, une maison du XVIIè siècle était celle du notaire royal: l’épaisse Porte d’entrée est garnie d’un frappoir, de ferrures et ouvre par une grande clé. Le hall d’entrée est caractérisé par une Porte Louis XV et une rampe d’escalier en fer forgé. Dans la salle à manger, le plafond est mouluré, les fenêtres et les volets intérieurs sont en noyer d’époque.
- A côté est l’ancienne Bergerie du château, élevée de deux étages et complètement restaurée. Du bâtiment d’origine, il reste une Porte en plein cintre et une fenêtre à meneaux, ainsi que des voûtes au rez-de-chaussée.
Près du jardin contigu, une petite construction en pierres frustes abritait la porcherie. Au centre également, près de la Maison des Artistes, le Moulin était actionné par une fontaine abondante dont la source fut découverte en 1400: des ruines, il restait naguère quelques voûtes. La tour du Moulin à vent, qui dépendait du château, s’élève encore près du cimetière. Une Fontaine de pierre de petite taille orne la place Gambetta: adossée au mur, sa conque est semi-ovale. Au dessus du monument aux morts, on peut voir la source du village et, à proximité, un grand et très haut lavoir.
LES CHAPELLES
La chapelle St Lambert édifiée en 1327, sur le rocher du Grand Sambuc qui était fortifié. Il ne reste plus que des ruines sur la hauteur. La chapelle du Puits d’Auzon, actuellement transformée en remise, a un porche en arc surbaissé. La chapelle romane Notre-Dame de la Nativité au hameau de Claps est en ruines. Les murs épais sont construits de pierres brutes. La façade ouvre par un porche plein cintre qui est en pierres de taille, ainsi qu’une petite porte sur le mur latéral droit. La chapelle Notre Dame de la Victoire fut élevée à 885 m d’altitude au sommet de la montagne Sainte Victoire près de la limite des communes de Beaurecueil et de St Antonin. A l’emplacement d’un temple célébrant la Victoire de Marius, elle remplaça la primitive chapelle St Venture. Ruinée au XVIe siècle, elle fut reconstruite en 1657 millésime gravé sur le fronton; et le prieuré en 1661/74.Le haut du clocher Porte le millésime 1661 et la cloche celui de 1664. La chapelle mesure 16 m sur 5 m.Son toit à deux versants est surmonté d’une petite croix de fer. Au-dessus de la Porte en plein cintre fut fixée en 1670 une statue en pierre de la Vierge. L’ancien couvent, longtemps en ruines, a conservé deux baies en plein cintre, des souterrains, un four, une citerne dans le rocher. Chapelle et prieuré ont été bien restaurés par les «Amis de Ste Victoire».
La Croix de Provence actuelle date de 1871. La première croix fut offerte à la suite d’un vœu par un marin sauvé d’un naufrage. Elle portait deux petites, ancres de fer et le millésime 1773. Haute de 19 m elle est fixée sur un socle de pierre au-dessus d’un à-pic de 500 m, à 915 m d’altitude. Le socle Porte quatre inscriptions: en français, en provençal, en latin et en grec.
ORATOIRES
L’oratoire Ste Victoire, à l’entrée Ouest du village est en brique. Restauré il contient une statue. L’oratoire St Pierre, à l’entrée Est, est élevé. Bien restauré en 1952, il porte également une statue. L’oratoire St Lambert, dans la montagne du Sambuc, a été édifié un peu au-dessous des ruines de l’ancien prieuré du même nom. En pierres sèches, il a un toit à deux pentes au-dessus d’un fronton triangulaire.Restauré en 1955, il est garni d’une statue. Une croix de fer ouvragé, place de Verdun, date de 1856. Une autre croix de fer, près de l’hôtel du Moulin de Provence, Porte une petite effigie du Christ.
L’EGLISE
L’Église primitive orientée fut édifiée au Véme siècle et dédié à Saint Sidoine, premier Archevêque d’Aix, aveugle de naissance miraculeusement guéri. Puis elle fut consacré à Saint Etienne au XIéme siècle. La partie romane remonte au Xéme siècle : la nef longue de 22 mètres est nettement déviée du côté où le Christ penche la tête sur la croix. L’abside est semi circulaire. Au XVIéme siècle, l’Église fut conjointement dédiée à Saint Etienne et à Sainte Victoire, et fut agrandie de six chapelles latérales. La tribune au-dessus du porche fut détruite en 1672 et les matériaux servirent à construire un porche en arc surbaissé. Celui-ci fut ensuite muré ; on y ouvrit la porte actuelle de forme rectangulaire au-dessus de laquelle une niche abrite une statue de pierre.
Le clocher peu élevé construit en 1672-77 fut d’abord un campanile percé de deux ouvertures jumelles; à la fin du XIXéme siècle, on lui a donné une forme carrée, percée de quatre baies ; son toit quadrangulaire est surmonté d’une girouette. L’intérieur a souffert du séisme de 1909.Le tabernacle du maître-autel, en bois sculpté, est encadré de deux têtes d’anges. Les vitraux évoquent des saints sauf ceux du cœur.Sur un pilier à droite, une statue en bois représente Notre Dame de l’Assomption.La chapelle Saint Denis fut édifiée à l’emplacement de l’ancienne sacristie. La chapelle dédiée à Sainte Victoire, mentionnée en 1733, mais antérieure à cette date, est ornée de deux ex-voto peints et un tableau figurant la sainte tenant une fleur de lys; deux bustes reliquaires en bois peint et doré sont à l’effigie d’un Évêque et de la Sainte. Un autre reliquaire doré contient un morceau du pied de Saint Victor : cette relique fut envoyée de Rome en 1759 à la chapelle de la Sainte Victoire qui la confia à l’Église. La chapelle de la Vierge est décorée d’une statue en bois recouvert de plâtre doré à la feuille, et de huit ex-voto peints sur toile.La chapelle Saint Antoine de Padoue à gauche et celle de Saint Joseph à droite sont fermées par une grille basse en fer forgé et en cuivre travaillé.La chapelle Saint Sidoine, à droite, est ornée d’un triptyque dont les encadrements sont richement dorés : Saint Sidoine est entouré de Sainte Catherine et de Sainte Victoire.De grands tableaux possèdent de beaux cadres dorés à la feuille et sculptés de feuillage de laurier et d’acanthe. La base de deux cadres a été découpée et volée. Les fonds baptismaux sont constitués d’une vasque en marbre. Le bénitier de pierre orné d’une frise taillée en pointes de diamant est posé sur un pilier sculpté.
Pour la Visite de l’église Saint-Sidoine : les 1er et 3éme dimanche de chaque mois de 14h à 18h.
S’adresser à madame Garay (porte côté nord de l’église)